En 2023, Louis Vuitton a franchi pour la première fois la barre des 20 milliards d’euros de chiffre d’affaires annuel, un record dans l’histoire du secteur. Hermès, malgré un positionnement plus exclusif, enregistre une progression de plus de 20 % sur la même période. L’écart de croissance entre les maisons historiques et les nouveaux entrants ne cesse de se creuser, bousculant la hiérarchie traditionnelle.
Certaines marques, portées par la demande asiatique et la montée en puissance des accessoires, tirent parti de stratégies numériques agressives. Les classements montrent une concentration inédite des ventes sur quelques griffes, au détriment d’acteurs autrefois incontournables.
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Le marché du luxe en 2024 : quelles grandes tendances à retenir ?
L’industrie du luxe n’a jamais aussi bien porté son nom. Les mastodontes du secteur affichent des performances qui feraient pâlir les autres branches. À leur tête, Louis Vuitton règne sans partage. Numéro un mondial selon le classement Kantar BrandZ, la maison du groupe LVMH approche des 130 milliards de dollars en valorisation. Pas très loin derrière, Hermès poursuit sa route, fidèle à son indépendance et à sa croissance à deux chiffres. Chanel complète ce trio de tête, la famille Wertheimer continuant de cultiver l’aura mythique de la marque.
Pour donner un aperçu concret de cette domination, voici les chiffres principaux de Kantar BrandZ 2024 :
- Louis Vuitton : 129,857 milliards de dollars
- Hermès : 93,676 milliards de dollars
- Chanel : 60,152 milliards de dollars
- Gucci : 23,820 milliards
- Dior : 11,982 milliards
Trois groupes se partagent la majorité des couronnes : LVMH, Kering, Richemont. Les rachats se multiplient, mais la magie opère encore quand l’héritage prime sur l’industrialisation. Hermès et Chanel s’accrochent à leur indépendance, refusant de céder aux logiques de groupes géants.
Le classement Interbrand illustre aussi la percée de la haute horlogerie et de la joaillerie : Cartier et Rolex deviennent des refuges pour les investisseurs et les collectionneurs. Les conglomérats asiatiques comme Shiseido ou Amorepacific montrent à quel point le marché mondial s’ouvre et s’internationalise. À noter : Porsche décroche la première place selon Brand Finance, bousculant les distinctions entre automobile et univers du luxe.
Entre concentration financière, montée en gamme, et omniprésence du digital, 2024 marque une nouvelle ère. Les maisons françaises caracolent en tête, mais la concurrence mondiale promet des batailles féroces à venir.
Quelles marques de luxe dominent vraiment les ventes mondiales ?
L’ordre établi ne vacille pas : Louis Vuitton, Hermès, Chanel. Trois piliers, trois histoires qui s’étendent bien au-delà des vitrines et des défilés. Louis Vuitton, fleuron de LVMH, explose les compteurs avec 129,857 milliards de dollars de valorisation. Une force de frappe unique, qui s’incarne dans chaque nouvelle collection et chaque ouverture de boutique.
Hermès poursuit sa trajectoire de maison indépendante, toujours aussi solide à 93,676 milliards de dollars. Chanel, quant à elle, non seulement garde sa troisième place, mais signe aussi, selon Brand Finance, la plus forte progression en 2025 avec un bond de 45 %. Un équilibre redoutable entre désirabilité, discrétion et vision à long terme.
Le haut du classement réserve d’autres noms emblématiques. En voici un aperçu :
- Gucci (23,820 milliards), vaisseau amiral du groupe Kering
- Dior (11,982 milliards), joyau de LVMH
- Cartier (10,514 milliards), colonne vertébrale de Richemont
- Rolex, Saint Laurent, Tiffany & Co., Prada
Impossible d’ignorer la percée de Porsche : la marque allemande s’impose en 2025 comme la plus valorisée de l’univers luxe, brouillant la frontière entre performance automobile et désir d’exception. Au bout du compte, les leaders s’appuient sur des milliards… mais aussi sur un patrimoine et une capacité à se réinventer constamment.
Pourquoi certaines maisons séduisent-elles autant les acheteurs aujourd’hui ?
Le cocktail magique : influence, désirabilité, puissance numérique. Prenons Dior. La maison multiplie les alliances avec la pop-culture et choisit ses partenaires avec soin : Travis Scott, Orelsan, Squeezie, Lena Situations, chacun attire des publics différents et fait rayonner la marque. Les chiffres donnent le vertige : plus de 521 millions d’impressions et 47 millions d’engagements sur les réseaux sociaux en 2022. Ce n’est pas un hasard, mais le fruit d’une stratégie créative et d’une maîtrise parfaite des codes digitaux.
Instagram reste le terrain de jeu favori : près de 6 impressions sur 10 liées au luxe s’y retrouvent, tandis que TikTok prend une place de plus en plus importante. Gucci, de son côté, a fait du digital un véritable levier de séduction. L’expérience d’achat devient immersive, personnalisée, et s’étend bien au-delà du simple passage en boutique.
L’art, le cinéma, le sport, autant de terrains de jeu pour ces marques qui savent capter l’air du temps. Dior s’associe au Paris Saint-Germain, croise Nike sur des collaborations, et s’invite même dans l’univers du jeu vidéo avec Gran Turismo 7. Chanel, elle, préfère cultiver la rareté et signe une progression remarquable de sa valeur de marque. Hermès et Chanel, fidèles à leur indépendance, misent sur une identité singulière et inaltérable.
Voici les leviers les plus utilisés par les maisons qui dominent aujourd’hui :
- Collaborations avec influenceurs et artistes
- Présence massive sur Instagram et TikTok
- Stratégies culturelles et partenariats originaux
Les grandes griffes ne vendent plus seulement des objets, elles racontent une histoire, créent un sentiment d’appartenance, et font naître le désir là où il n’existait pas encore.
Zoom sur les stratégies gagnantes qui font la différence
Tout se joue dans l’art du récit et l’inventivité de la mise en scène. Prenons Dior, encore : la marque s’affiche partout sur le digital, multiplie les campagnes sur-mesure et s’appuie sur une armée d’influenceurs. Résultat : plus de 521 millions d’impressions et près de 50 millions d’engagements en une année. Un tour de force rendu possible par une stratégie numérique menée tambour battant.
Saint Laurent, quant à elle, mise sur le cinéma. Production de films, soutien aux réalisateurs, la maison s’impose désormais dans les festivals et sur les écrans. Le storytelling se prolonge bien au-delà des podiums, brouillant les frontières entre mode et septième art. Chanel, elle, accélère encore. Sa valeur de marque bondit de 45 % en 2025 selon Brand Finance, un record sur ce segment. La recette ? Miser sur l’héritage, proposer des éditions limitées, et orchestrer le manque plutôt que la profusion.
Dior s’offre aussi une place sur AppleTV+ avec « The New Look », une série qui retrace la vie de Christian Dior et fait découvrir au public un pan entier de son histoire. La fiction devient alors un levier de notoriété, et les plateformes de streaming, un nouveau territoire d’expression.
Voici quelques ingrédients-clés des stratégies gagnantes actuellement :
- Campagnes d’influence d’envergure
- Création de contenus culturels (cinéma, séries, événements)
- Valorisation du patrimoine et gestion maîtrisée de la rareté
Le moindre détail compte. Entre marketing, culture et innovation, les marques de luxe prouvent qu’il ne suffit pas d’être reconnu : il faut aussi surprendre, inspirer et créer l’irrépressible envie. Entre héritage et audace, la compétition ne fait que commencer.


