
Le terme ‘nanar’ évoque instantanément des images de films mal réalisés, souvent involontairement drôles, qui finissent par acquérir une certaine affection de la part du public. Apparue dans les années 1960 en France, cette expression est dérivée de l’argot ‘nana’, signifiant quelque chose de médiocre ou sans valeur.
Ces films se distinguent par leurs dialogues maladroits, leurs effets spéciaux rudimentaires et leurs scénarios improbables. Malgré leurs défauts évidents, les nanars jouissent d’un certain culte parmi les cinéphiles, qui apprécient leur charme désuet et leur capacité à surprendre. Parfois, ce sont justement leurs imperfections qui les rendent inoubliables.
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Plan de l'article
Définition et caractéristiques du nanar
Le terme nanar désigne un film de mauvaise qualité, mais dont la médiocrité produit une expérience amusante et souvent involontairement drôle. Contrairement à un navet, qui est simplement un mauvais film sans attrait particulier, le nanar se distingue par son potentiel de divertissement.
Caractéristiques principales
- Scénarios improbables : Les intrigues des nanars sont souvent décousues et peu crédibles, ce qui contribue à leur charme.
- Dialogues maladroits : Les répliques peuvent être risibles par leur manque de naturel ou leur absurdité.
- Effets spéciaux rudimentaires : Les budgets limités et les technologies dépassées donnent lieu à des effets spéciaux qui prêtent à sourire.
Concept | Définition |
---|---|
nanar | Film de mauvaise qualité, mais amusant |
navet | Film de mauvaise qualité, sans attrait particulier |
La distinction entre ces deux termes a été étudiée par Claude Duneton, notamment dans le cadre de ses travaux linguistiques. Le terme navet aurait été popularisé par Napoléon, qui comparait certaines œuvres littéraires ennuyeuses à des navets, symboles de médiocrité. En revanche, le nanar se distingue par son potentiel à divertir par le ridicule.
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Origine et évolution historique du terme
Le terme nanar a des racines historiques intrigantes. Initialement, il serait dérivé de l’expression ‘vieille croûte’, utilisée pour désigner des œuvres artistiques d’ancienne ou de mauvaise qualité. Ce n’est qu’au 20e siècle que le mot commence à être associé au cinéma, en particulier aux films dont la piètre qualité amuse plus qu’elle n’ennuie.
Influences littéraires et culturelles
Claude Duneton, linguiste reconnu, a étudié ce glissement sémantique. Il a aussi mis en lumière comment Napoléon a popularisé le terme navet pour désigner des œuvres littéraires ennuyeuses. Cette comparaison a ensuite influencé l’utilisation du terme dans le domaine cinématographique.
Georges Planelles, auteur du livre Les 1001 expressions préférées des Français, explore cette évolution linguistique. Il y décrit comment l’usage de nanar s’est démocratisé dans le langage courant, devenant un terme populaire parmi les cinéphiles.
De l’orthographe au sens
Le mot nanar était initialement orthographié ‘nanard’. Cette variante, bien qu’obsolète, témoigne de l’évolution orthographique et de l’adaptation du terme au fil des décennies.
La reconnaissance moderne
Aujourd’hui, le terme est solidement ancré dans la culture populaire. Il est utilisé pour décrire des films qui, malgré leurs défauts, possèdent une dimension ludique et divertissante. Le mot est devenu un pilier du langage cinéphile, illustrant parfaitement l’amour pour les films dont la maladresse finit par créer une forme unique de charme.
Exemples emblématiques de nanars
The Room de Tommy Wiseau
Le film The Room est sans doute l’un des nanars les plus connus. Réalisé par Tommy Wiseau en 2003, il est devenu culte pour ses dialogues incohérents, son jeu d’acteur médiocre et ses intrigues absurdes. Son succès est tel qu’il a inspiré The Disaster Artist, un film sur sa réalisation.
Plan 9 from Outer Space d’Ed Wood
Réalisé en 1959 par Ed Wood, Plan 9 from Outer Space est souvent cité comme le pire film jamais réalisé. Ses effets spéciaux rudimentaires et ses erreurs de continuité en font un exemple parfait de nanar.
Sharknado
Sorti en 2013, Sharknado est une production de série B qui a rapidement gagné un statut culte. L’idée absurde de requins transportés par une tornade a captivé les amateurs de nanars, au point de générer plusieurs suites.
Le Lac des morts vivants de Jean Rollin
Réalisé par Jean Rollin en 1981, Le Lac des morts vivants est un film de série Z emblématique. Mal joué et mal monté, il est devenu un incontournable pour les amateurs du genre.
Turkish Star Wars
Aussi connu sous le nom de Dünyayı Kurtaran Adam, ce film turc de 1982 est célèbre pour son utilisation non autorisée des scènes et de la musique de Star Wars. Son charme réside dans ses effets spéciaux rudimentaires et son intrigue absurde.
Superman IV : Le Face-à-face
Sorti en 1987, Superman IV est souvent critiqué pour son scénario faible et ses effets spéciaux médiocres. Les fans de nanars adorent ce film pour ses erreurs et incohérences flagrantes.
- Crocodile Fury : Un film de série Z sur des crocodiles mutants.
- House of the Dead : Une adaptation de jeu vidéo par Uwe Boll, souvent moquée pour sa qualité.
- I am here …now : Réalisé par Neil Breen, connu pour ses films de série Z.
Batman et Robin de Joel Schumacher
Sorti en 1997, Batman et Robin de Joel Schumacher est souvent cité pour ses dialogues ridicules et son esthétique kitsch. Le film est devenu un nanar culte malgré son budget conséquent et son casting de stars.
Torque, la route s’enflamme de Joseph Kahn
Torque, réalisé en 2004 par Joseph Kahn, est un film d’action qui se démarque par ses scènes exagérées et ses dialogues caricaturaux. Il a rapidement trouvé sa place parmi les nanars appréciés des cinéphiles.
L’impact culturel et la popularité des nanars aujourd’hui
Le terme nanar a transcendé son statut de simple jargon cinéphile pour devenir un phénomène culturel à part entière. Des événements comme la Nuit excentrique, organisée par le site web Nanarland, rassemblent des foules de passionnés prêts à passer la nuit à visionner des films de série Z dans une ambiance festive.
Communautés en ligne et recherches académiques
Les communautés en ligne jouent un rôle fondamental dans la popularité des nanars. Nanarland est une véritable encyclopédie du genre, avec des critiques, des analyses et des interviews. Le site attire des milliers de visiteurs chaque mois, renforçant la dimension communautaire et participative de cette passion.
Les universités ne sont pas en reste. Nicolas Lahaye, docteur en histoire affilié à l’Université de Versailles Saint-Quentin, a mené des recherches approfondies sur l’impact socioculturel des nanars. Ces études universitaires légitiment le genre et montrent son influence sur la culture populaire.
Publications et reconnaissance
François Forestier, auteur des livres Les 101 nanars et Le Retour des 101 nanars, contribue à la renommée de ces films. Ses ouvrages sont devenus des références incontournables pour les amateurs et les chercheurs.
Aujourd’hui, les nanars sont célébrés pour leur capacité à divertir tout en offrant un regard décalé sur la production cinématographique. Leur popularité croissante démontre que même les films les plus maladroits peuvent trouver une place dans le cœur des spectateurs.